La ville qui grimpe et qui soigne aux côtés des Dômettes

Modifié le 
6 juillet 2015
Par
Constin

Samedi 4 juillet 2015, 10 femmes rescapées d'un cancer du sein partiront à l'assaut du Dôme des Ecrins afin de relever la tête... vers un sommet.

A la veille de leur ascension, Gérard Fromm a eu le plaisir et l'honneur de les accueillir en mairie où s'est tenue la conférence de presse de la 3e édition de  « 10 femmes pour un 4000 ».

Une aventure humaine, médicale et sportive, soutenue par la municipalité de Briançon, Ville-Santé OMS, l'office du tourisme et le bureau des guides.

 

Qui sont les  Dômettes ?
Elles sont 10. Elles viennent de Namur en Belgique.  Elles ont entre 35 et 50 ans.  Elles sont enseignantes, infirmières, cadres supérieures, retraitées. Leur point commun ?
Toutes sont sorties victorieuses d'un cancer du sein mais les traitements ont entamé leur confiance en elles. Toutes ont été sélectionnées par des médecins généralistes
et oncologues namurois pour participer à un programme de remise en forme physique et morale, avec en ligne de mire un Saint Graal, la conquête du Dôme des Ecrins,
un 4000 m de légende. D'où leur surnom de « Dômettes ».
Ce projet est né à l'instigation de Patricia de Bontridder, psychologue en oncologie et en soins palliatifs. Le déclic est venu d'une question posée par l'une de ses patientes
cancéreuses : "Que vais-je faire maintenant de cette vie gagnée sur la maladie ?" C'est pour apporter une réponse à ce doute sur le sens à redonner à sa vie après un cancer
du sein, à ces blessures de l'estime de soi dont souffrent beaucoup de femmes atteintes par cette pathologie et ses traitements mutilants, que Patricia de Bontridder
a mis sur pied un projet alliant la montagne, le sport et le lien humain. Outre la restauration de l'estime de soi, « 10 femmes pour un 4000 » vise aussi  à faire valider
un programme de reconditionnement sportif oncologique et à apporter un regard positif sur la maladie.

Un autre regard sur l'après-cancer
Comme l'explique Patricia de Bontridder, « l'intérêt du  projet réside dans son potentiel d'identification : 1 femme sur 9 est touchée par le cancer du sein. Notre expédition,
avec l'ascension vers un 4000 m, constitue un symbole puissant de victoire sur la maladie. A la différence d'autres initiatives, notre objectif n'est pas de récolter des fonds
pour la recherche médicale contre le cancer. Ce que nous souhaitons, c'est mettre l'accent sur la dimension humaine et constructive de la
maladie en nous centrant
sur le vécu de femmes « guéries ». »
  Par leur courage et leur volonté, les Dômettes témoignent d'une vision positive de l'après-cancer, synonyme d'un nouveau souffle,
d'une nouvelle trajectoire de vie.
« Au-delà de la maladie, notre projet met en évidence l'effort physique comme puissant moteur de la réalisation des rêves », poursuit Patricia de Bontridder. Les lecteurs
du Dauphiné Libéré lui ont d'ailleurs donné raison en classant le « Défi des Dômettes » au rang de 3ème  exploit de l'année 2014.

Saluant le courage exemplaire de ces femmes et l'implication remarquable de toute l'équipe d'accompagnants, Gérard Fromm a souligné lors de la conférence de presse
que Briançon était honorée d'accueillir ce projet. Un projet qui résonne pour la Ville-Santé OMS, labellisée  "ville qui grimpe" au coeur de" la montagne qui soigne".

Le sport et la montagne au service de la guérison
Depuis janvier 2015, les Dômettes se sont entraînées assidûment, entourées d'une équipe de médecins, psychologues, infirmières et préparateurs physiques.
Parmi eux, des guides du bureau de Briançon, qui se sont rendus à Namur cet hiver pour une séance de préparation et qui encadreront l'ascension vers le Dôme des Ecrins.

Car la corrélation entre l'activité physique et la santé est avérée. Ce n'est pas un hasard si le programme de reconditionnement pointu mis au point depuis 3 ans pour les
Dômettes est désormais validé scientifiquement par des évaluations en physiologie du sport.  Autre nouveauté 2015 : la participation du Professeur Lionel d'HONDT,
chef de service en Oncologie, du CHU Dinant Godinne UCL Namur, preuve que le projet gagne en crédibilité scientifique.

Ce dernier précise que «  de nombreux travaux ont montré une diminution de 20 à 30% de risque de développer un cancer du sein chez les femmes qui ont une activité physique
régulière.
La pratique sportive après le diagnostic de cancer du sein entraîne une diminution de 33% de la mortalité liée au cancer du sein, ainsi qu'une diminution de 24%
du risque de récidive.
Ces bénéfices sont objectivés dès la pratique d'une activité sportive d'intensité modérée, équivalent à 3h de marche/semaine ou 30 minutes/jour."

A ces bénéfices médicaux sont associés des bénéfices relatifs à la qualité de vie: moindre fatigue, moins d'anxiété et de dépression, moindre prise pondérale, moindre risque
de pathologies cardio-vasculaires ou métaboliques liées à la sédentarité.

A ce titre, le projet "10 femmes pour un 4000", dans ses éditions 2013 et 2014, a atteint son objectif de par:
- le reconditionnement physique des femmes en rémission inclues dans le projet (un gain allant jusque 12% des performances cardio-vasculaires à l'effort);
- l'amélioration de la capacité de récupération physique après un effort ;
- l'initiation à la marche soutenue, que les femmes continuent toutes à pratiquer, y compris dans la région.
Séduites par le Briançonnais, des Dômettes des deux précédentes éditions vont d'ailleurs entreprendre le Tour du Thabor dans les jours qui viennent.

De l'aveu de Patricia de Bontridder, « le tout n'aurait pas été possible sans un challenge d'importance telle l'ascension du Dôme des Ecrins, conjuguant exploit sportif, dépassement de soi,
expédition vers un sommet et solidarité puissante unissant désormais toutes ces expéditrices... Une aventure sportive et humaine extraordinaire qui aidera les patientes à se remettre
en marche, au sens propre comme au  figuré, vers un avenir de qualité. »

Témoignages
« On m'avait dit : « Madame, il va falloir que vous envisagiez de mettre une année de votre vie entre parenthèses » ...  J'ai pris mon mal en patience, et j'ai subi ... mais on est loin du compte ...
Ce que j'ignorais, c'est qu'une fois sortie de ce long tunnel sombre, j'allais me retrouver face à une falaise, une immense paroi lisse et glissante dont le sommet est perdu dans la brume ... 
Et je suis là, à regarder vers le haut, si seule et désespérée, complètement démunie et anéantie, avec ce corps sans force qui n'est plus le mien, à chercher le moyen de l'escalader ... »                                                                    
Annick

« Sentiment d'être immensément petite, au sein de cette nature grandiose, inspirant l'humilité... Mais cela, la maladie ne me l'avait-elle pas déjà rappelé?
Sentiment d'être immensément grande d'y être arrivée, permettant d'ancrer une force tranquille intérieure retrouvée...
L'occasion durant l'ascension de méditer, de faire le tri dans mes pensées et d'en dégager de nouvelles priorités...
Et enfin, là-haut, de déposer les vieux fardeaux, pour voyager plus léger... »
Anne, une « Dômette » 2013

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