Premiers jours des réfugiés à Briançon

Modifié le 
11 novembre 2015
Par
Constin

Vers 2 heures du matin, dans la nuit du vendredi 6 au samedi 7 novembre, 21 réfugiés ont rejoint Briançon après un long périple en autocar depuis Calais.
Orchestrée par la sous-préfecture et la mairie de Briançon, cette démarche d’accueil est coordonnée par l’association locale MAPEmonde* avec l’appui de nombreuses associations caritatives et de citoyens bénévoles. Elle est entièrement financée par l’Etat, qui prend à sa charge tous les frais inhérents à l’accueil des réfugiés. Cette opération solidaire ne se fait donc pas au détriment des Briançonnais en difficulté. Les citoyens manifestent dans leur ensemble un élan de solidarité exemplaire. Côté logistique, les associations accomplissent un travail remarquable.

 

Qui sont-ils ?

Ils sont quatre femmes, seize hommes et un enfant. Douze d’entre eux viennent du Soudan, quatre du Tchad, deux d’Erythrée et un couple avec un enfant de cinq ans sont originaires d’Iran. Si chaque parcours est singulier, tous ont fui la violence et la dictature, avant la "jungle" de Calais, jugée « indescriptible » par l’un des accompagnants français venus du Pas-de-Calais.

 

Journal de bord

  • ·         Samedi 7 novembre

Fatigués, déboussolés, ils ont été accueillis vers 2h du matin dans les locaux de la protection civile par des citoyens bénévoles et des employés de nombreuses associations –au premier rang desquelles la MAPEmonde-, par le maire et des élus ainsi que la sous-préfète de Briançon. Des soupes, des jus de fruits, du café les attendaient avant un rapide examen médical et une nuit de sommeil récupératrice dans les foyers l’Epicéa et Les Peupliers. Ces logements, mis à disposition par l’Office Public de l’Habitat des Hautes-Alpes, étaient inoccupés depuis deux ans.

 

  • ·         Dimanche 8 novembre

Ils ont été reçus à la MJC par l’association MAPEmonde pour un premier point sur leur situation sociale et administrative. Des bénévoles du Secours Populaire, du Secours Catholique et de la Croix Rouge leur ont remis des vêtements et ont dressé un premier inventaire de leurs besoins. Pour se comprendre, les uns et les autres ont surtout employé le langage universel du regard et du sourire car très peu de réfugiés parlent l’anglais. La majorité s’exprime en langue arabe littéraire, traduite par des interprètes bénévoles. Quelques-uns ont découvert le marché dominical sous un soleil radieux, accompagnés de citoyens briançonnais.

 

  • ·         Lundi 9  novembre

Ils se sont rendus à la sous-préfecture où la sous-préfète, l’office français de l’immigration et de l’intégration de Marseille et le bureau de la nationalité les ont renseignés sur les demandes d’asile et ont examiné leur situation au cas par cas.

 

  • ·         Mardi 10 novembre

A partir du 10 novembre, ils effectueront des visites médicales à l’hôpital de Briançon. Certains souffrent de séquelles physiques liées aux épreuves traversées. Dans les jours qui viennent, leur seront proposés des cours de français dispensés par des bénévoles.

 

Et après ?

La durée du séjour des réfugiés n’est pas déterminée. Comme l’a indiqué le maire de Briançon : « Si demain, ils veulent repartir, ils repartent. Par contre, nous, nous allons leur offrir la possibilité de participer à des activités, qu’elles soient sportives, culturelles, ou linguistiques avec des cours d'apprentissage du français ».  Rappelons que le ministère de l’Intérieur a proposé aux migrants qui le souhaitent de s'éloigner de Calais pour des raisons humanitaires afin qu’ils bénéficient de meilleures conditions d'accueil et d’un accompagnement dans leurs procédures liées au séjour et/ou à l’asile le temps que soit traitée leur demande d'asile ou envisagé un retour-réinsertion dans leur pays d'origine.

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